La nouvelle tendance chez les tennismen : dégainer le téléphone pour contester l’arbitrage

By Camille Apr 28, 2025

Le tennis professionnel connaît une évolution inattendue, mais révélatrice d’un certain malaise : de plus en plus de joueurs et joueuses n’hésitent plus à sortir leur téléphone portable en plein match pour photographier les marques de balles contestées. Une pratique autrefois impensable, mais qui tend à se banaliser, notamment sur terre battue, où les décisions arbitrales liées aux traces peuvent prêter à controverse.

Récemment, Aryna Sabalenka, actuelle numéro 1 mondiale, a illustré cette tendance lors d’un match du tournoi de Stuttgart. Opposée à Elise Mertens en quart de finale, la Biélorusse a eu un différend avec l’arbitre de chaise, qui a refusé de descendre vérifier une trace litigieuse. En réponse, Sabalenka a sorti son téléphone pour capturer une photo de la marque elle-même, un geste rare mais significatif de la perte de confiance envers l’autorité arbitrale. Bien qu’elle ait brièvement concédé un break à ce moment-là, elle a rapidement repris le dessus pour s’imposer avec autorité (6-4, 6-1).

Quelques jours plus tard, c’est Alexander Zverev, finaliste de Roland-Garros 2024, qui a fait écho à ce comportement. Lors de son match au Masters 1000 de Madrid contre Alejandro Davidovich Fokina, un point controversé a déclenché une réaction similaire. Frustré par une balle annoncée bonne alors qu’il la jugeait faute, Zverev a insisté pour que l’arbitre vérifie la marque. Face au refus, il a décidé de photographier lui-même la trace, publiant ensuite l’image sur ses réseaux sociaux. Ce geste, à la fois critique et symbolique, souligne le malaise croissant chez les joueurs face à une technologie perçue comme imparfaite, et à une attitude arbitrale jugée trop passive.

Cette frustration n’est pas isolée. Arthur Fils, autre joueur du circuit, avait récemment exprimé sa lassitude à l’égard de l’arbitrage électronique, en particulier sur terre battue. Selon lui, l’absence d’intervention humaine engendre un sentiment d’injustice, car les arbitres ne vérifient plus les traces et se contentent de suivre les annonces automatisées.

Ce phénomène révèle une tension croissante entre l’innovation technologique et l’essence même du jeu sur terre battue, surface où l’interprétation des marques fait partie intégrante du spectacle. La multiplication de ces réactions spontanées montre que, pour nombre de professionnels, le besoin de justice perçue l’emporte désormais sur les codes traditionnels de conduite sur le court.

L’apparition de smartphones sur les terrains, en pleine compétition, témoigne d’une volonté des joueurs de reprendre la main face à des décisions qu’ils jugent erronées. Une évolution des mœurs qui, si elle continue, pourrait bien pousser les instances du tennis à réévaluer le rôle des arbitres et la place de la technologie dans ce sport.

By Camille

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